Le ransomware ShrinkLocker utilise BitLocker pour chiffrer les machines Windows
Un nouveau ransomware baptisé ShrinkLocker présente la particularité de s'appuyer sur BitLocker, un composant intégré par défaut à Windows, pour chiffrer les données d'un ordinateur. Faisons le point sur cette menace.
Le ransomware ShrinkLocker s'appuie sur BitLocker pour chiffrer les données et les disques des machines Windows compromises, après avoir effectué des modifications sur le disque afin de créer son propre volume d'amorçage. Il a été utilisé pour cibler des organisations dans le secteur du médical, des industries ainsi qu'une entité gouvernementale.
Les chercheurs en sécurité de Kaspersky ont mis en ligne un rapport détaillé au sujet du ransomware ShrinkLocker, que vous pouvez retrouver sur cette page.
ShrinkLocker s'appuie sur VBScript, WMI et diskpart
Il est intéressant de noter que ShrinkLocker est écrit en VBScript (Visual Basic Scripting), un langage qui est en fin de vie et que Microsoft va supprimer de Windows d'ici quelques années. Mais, en attendant, VBScript est parfaitement utilisable sur Windows, même s'il devrait pouvoir être désinstallé facilement à partir de Windows 11 24H2.
Par ailleurs, pour détecter la version de Windows exécutée sur la machine ciblée, le ransomware ShrinkLocker s'appuie WMI afin de solliciter la classe "Win32_OperatingSystem", bien connue des administrateurs systèmes. Ceci permet au ransomware d'effectuer quelques vérifications, notamment de s'assurer que le domaine de la machine correspond bien à la cible et que l'OS est plus récent que Windows Vista.
Si la cible répond à différents critères, l'attaque se poursuit grâce à l'utilisation de l'outil diskpart intégré à Windows. Il est utilisé pour réduire de 100 Mo toutes les partitions qui ne sont pas des partitions de démarrage. L'espace non alloué est utilisé pour créer de nouveaux volumes primaires sur le disque de la machine.
Enfin, le Registre Windows est modifié pour configurer le système afin de désactiver les connexions Bureau à distance et pour activer BitLocker sans utiliser de puce TPM. Les clés de Registre "EnableBDEWithNoTPM" et "fDenyTSConnections" sont évoquées.
Une machine piégée avec BitLocker
Le ransomware ShrinkLocker fait en sorte d'activer et de configurer BitLocker de façon à ce que la victime ne puisse plus lancer sa machine. Nous pourrions presque dire que la machine a été sabotée par l'intermédiaire de BitLocker.
La clé BitLocker générée est transmise aux cybercriminels, tandis qu'à la fin de l'opération, ShrinkLocker force le système à s'éteindre pour appliquer toutes les modifications. Ainsi, l'utilisateur se retrouve avec une machine avec des disques verrouillés et sans aucune option de récupération BitLocker...
"Après avoir supprimé les protecteurs BitLocker et configuré le chiffrement du disque, le script suit les étapes suivantes pour effacer ses traces.", précise Kaspersky. En effet, le ransomware effectue différentes actions de nettoyage sur la machine, telle que la suppression du journal "Microsoft-Windows-PowerShell/Operational".
Il pourrait s'agir d'attaques dont l'objectif est de détruire les données puisque le ransomware ne laisse aucune note de rançon. La seule information fournie est une adresse e-mail indiquée en tant que label sur la nouvelle partition créée par le logiciel malveillant.