Toujours plus furtif, le malware Raspberry Robin contourne Microsoft Defender pour infecter Windows
Le malware Raspberry Robin est en circulation depuis plusieurs années et il continue de se propager pour infecter les appareils Windows. Désormais, il est capable de contourner Microsoft Defender et d'être très furtif sur la machine infectée. Faisons le point !
À la base, le logiciel malveillant Raspberry Robin se propage principalement par l'intermédiaire de clés USB, comme nous l'avions évoqué dans un précédent article publié en juillet 2022. Mais, depuis mars 2024, les pirates semblent bien décidés à le distribuer plus largement, alors qu'initialement, il ciblait plutôt les industries et les grandes entreprises.
Sommaire
Campagnes de phishing et fausses publicités
Un nouveau rapport publié par l'équipe de chercheurs en sécurité HP Wolf Security met en avant les nouvelles capacités et techniques employées par Raspberry Robin. Désormais, la clé USB est remplacée par de fausses publicités et des campagnes de phishing par e-mails. L'objectif étant de rediriger les utilisateurs vers des sites malveillants contrôlés par les pirates sur lesquels sont hébergés des fichiers WSF (Windows Script Files) obscurci.
"Le format de fichier WSF prend en charge les langages de script, tels que JScript et VBScript, qui sont interprétés par le composant Windows Script Host intégré au système d'exploitation Windows.", peut-on lire. De plus, les chercheurs en sécurité précisent que le code des scripts WSF distribués par les pirates est long et difficile à analyser. En effet, il y a beaucoup de lignes de code inutiles, uniquement là pour brouiller les pistes.
Une analyse minutieuse de la machine infectée
La dernière version de Raspberry Robin se démarque également par sa capacité à contourner les solutions de sécurité et à passer entre les mailles du filet. Avant de passer à l'action, le malware effectue une analyse complète de la machine pour déterminer l'environnement sur lequel il se trouve, avant de passer à la phase d'infection.
Parmi les éléments vérifiés, il y a la version de Windows, le type d'appareils (machine virtuelle, serveur, poste de travail), le type de processeur, la détection de la solution de virtualisation via l'adresse MAC, et enfin, il vérifie la présence éventuelle de certains antivirus (Kaspersky, ESET, Avast, Avira, Check Point et Bitdefender). Si l'un de ces antivirus est identifié, le script s'arrête. L'objectif principal de cette série de vérifications est de s'assurer que le malware est exécuté sur l'appareil d'un utilisateur final.
Par contre, les chercheurs en sécurité précisent que Raspberry Robin est capable de contourner Microsoft Defender : "Il est donc plus probable que le script s'exécute sur un terminal protégé par Microsoft Defender. Pour échapper à la détection, le script ajoute une exception à Microsoft Defender qui exclut l'ensemble du disque principal de l'analyse antivirus."
La phase finale : le déploiement de Raspberry Robin
Si tous les voyants sont au vert et qu'il s'agit de l'appareil d'un utilisateur final, le script va télécharger la DLL Raspberry Robin depuis un serveur situé sur Internet. Pour cela, il va s'appuyer sur la commande "curl" prise en charge nativement sur Windows, et il va stocker la DLL malveillante dans le dossier "AppData" local. Ainsi, Raspberry Robin est déployé sur la machine et il peut agir sans déclencher d'alerte sur Microsoft Defender.
Raspberry Robin est capable de télécharger et d'exécuter des charges utiles supplémentaires. Les cybercriminels ont l'habitude de l'utiliser pour déployer un ransomware ou d'autres malwares comme IcedID, BumbleBee et Truebot.