La fibre : le nouveau service universel ?
Le secrétaire d'État au numérique a fait la déclaration suivante : « La fibre doit être un service essentiel ». Il a ensuite parlé de service universel, c'est-à-dire que la fibre serait un service accessible à tous, au même titre que l'eau, le téléphone ou encore l'électricité.
Il y a encore du travail pour en arriver-là : les inégalités d'accès au Très Haut Débit sont réelles et il faudra encore quelques années pour équilibrer la balance. Le confinement a également mis en évidence cette inégalité sur le territoire. Quoi qu'il en soit, les opérateurs effectuent un démarchage progressif auprès de la population au fur et à mesure que les kilomètres de fibre sont déployés. Aujourd'hui, de nombreux opérateurs proposent des abonnements internet fibre avec bien souvent une réduction la première année sur le prix de l'abonnement mensuel.
Cet engagement de la part du gouvernement n'est pas anodin et montre que l'État veut mettre la fibre à disposition de tous les Français. Autant pour les zones denses, cela semble évident et attractif pour les opérateurs, alors qu'à l'inverse dans les zones peu denses, c'est nettement moins attractif. L'État devra subventionner encore davantage pour atteindre son objectif de service universel.
A la base, l'objectif était de fournir d'ici 2022 un accès Internet Très Haut Débit via une fibre FttH pour 80% des Français. Pour les 20% restants, cet accès à l'Internet THD était prévu par l'intermédiaire d'autres technologies, y compris la 5G. Contrairement à son prédécesseur, le nouveau secrétaire d'État au numérique se montre très ambitieux sur le sujet.
Peu de temps avant cette annonce, le Sénat dressait un constat alarmant au sujet de la pollution numérique. En effet, nos usages numériques ne sont pas sans conséquence sur l'environnement : digitaliser ne signifie pas forcément que la pollution sera réduite. D'ailleurs, les sénateurs affirment que d'ici 2040, la pollution engendrée par le secteur numérique pourrait représenter 7% des émissions mondiales de CO2. Aujourd'hui, elle représente 2% : si elle atteint réellement 7%, elle pourrait dépasser la pollution liée au trafic aérien mondial.
C'est suite à ce constat alarmant que les sénateurs évoquaient l'idée d'interdire les forfaire mobiles illimités. Là où les sénateurs et le secrétaire d'État au numérique sont sur la même longueur d'onde, c'est sur la fibre : il est préférable d'étendre le réseau fibre optique plutôt que d'accélérer le déploiement de la 5G. Décidément, la 5G continue de faire débat.