24/03/2025

Actu Cybersécurité

France : l’Assemblée nationale rejette la mise en place de portes dérobées sur WhatsApp, Telegram, etc.

L'Assemblée nationale a massivement rejeté un amendement controversé qui visait à imposer des portes dérobées aux messageries chiffrées telles que WhatsApp, Signal, Telegram et Olvid. Cette décision marque une victoire pour les défenseurs de la vie privée et de la cybersécurité, qui s'étaient mobilisés contre cette mesure. Voici ce qu'il en est.

Article 8 ter : au cœur du débat

Dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 mars, une décision importante a été pris par l'Assemblée nationale. L'article 8 ter, initialement introduit par le Sénat dans le cadre d'une loi visant à lutter contre la criminalité et notamment le narcotrafic, avait pour objectif de contraindre les messageries chiffrées à intégrer une porte dérobée (backdoor). L'objectif : fournir un accès aux forces de l'ordre pour que les messages échangés sur les services de messagerie puissent être lus.

Porté par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, ce texte soulevait d'importants enjeux de sécurité et de respect des libertés... Surtout, l'intégration d'une porte dérobée implique de revoir le fonctionnement de services comme WhatsApp, Signal, Telegram et Olvid puisqu'ils utilisent le chiffrement bout en bout. Les messages échangés sont chiffrés, et en principe, seuls l'expéditeur et le destinataire sont en mesure de lire les messages.

Rapidement, et à juste titre, il y a eu de nombreux opposants divers et variés à cette mesure : la CNIL, La Quadrature du Net, des parlementaires, des fabricants d'appareils électroniques et les services de messagerie eux-mêmes.

Selon eux, il était impossible d'installer une porte dérobée exclusivement réservée aux forces de l'ordre. Il est évident que cet accès serait aussi abusé par les pirates informatiques, voire même les services de renseignement étrangers. À double tranchant, donc.

Une disposition controversée massivement rejetée

Face à ces critiques, la commission des Lois de l'Assemblée nationale avait déjà supprimé cette disposition deux semaines auparavant. Toutefois, plusieurs députés ont tenté de la réintroduire via trois amendements successifs, soutenus par le ministre Bruno Retailleau et la directrice de la DGSI.

Malgré ces tentatives, l'article 8 ter n'a pas été réintroduit dans le texte final. Lors des débats, une agitation inhabituelle a gagné l'Hémicycle, amplifiée par une panne technique inédite du système de vote.... Avec une issue assez originale : chaque député a dû s'exprimer directement au micro pour indiquer s'il était pour ou contre.

Le résultat a été sans appel : seules 24 voix ont soutenu le retour de l'article, tandis que 119 députés se sont prononcés contre. Ainsi, il n'y aura pas de porte dérobée dans les services de messagerie et le chiffrement de bout en bout sera préservé. Une bonne nouvelle pour la confidentialité des échanges numériques.

Qu'en pensez-vous ?

Source

author avatar
Florian BURNEL Co-founder of IT-Connect
Ingénieur système et réseau, cofondateur d'IT-Connect et Microsoft MVP "Cloud and Datacenter Management". Je souhaite partager mon expérience et mes découvertes au travers de mes articles. Généraliste avec une attirance particulière pour les solutions Microsoft et le scripting. Bonne lecture.
Partagez cet article Partager sur Twitter Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Envoyer par mail

1 commentaire sur “France : l’Assemblée nationale rejette la mise en place de portes dérobées sur WhatsApp, Telegram, etc.

  • Ils seraient capable de nous pondre un 49-3 pour instaurer ce texte.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.