France : Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, victime de phishing sur Signal !
Le smartphone du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a été piraté ! Il aurait cliqué sur un lien malveillant à partir de la messagerie Signal. Voici ce que l'on sait.
Jean-Noël Barrot, actuel ministre des Affaires étrangères, et ancien ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, est au cœur d'un nouvel incident de sécurité révélé le 5 décembre 2024 par Mediapart. Il s'avère que son smartphone a été piraté le 25 novembre dernier, à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, qui s'est déroulée en Italie.
Utilisateur de la messagerie sécurisée Signal, il aurait cliqué sur un lien malveillant qu'il aurait reçu : il serait donc victime d'une forme de phishing. Ce clic n'est pas sans conséquence, puisque cela aurait permis une utilisation malveillante du smartphone de Jean-Noël Barrot pour envoyer des messages à d'autres personnes, en l'occurrence des responsables étrangers. D'ailleurs, Abdullatif bin Rashid Al Zayani, ministre des Affaires étrangères du Bahreïn depuis 2020, aurait reçu l'un de ces messages.
Un smartphone que l'ANSSI n'a pas pu analyser
Suite à cet incident de sécurité, il est légitime de s'interroger sur le rôle de l'ANSSI. L'agence française spécialisée dans la cybersécurité a été informée de la situation, dès la détection de l'attaque. Néanmoins, Jean-Noël Barrot a refusé de remettre son smartphone, ce qui a empêché les investigations des experts de l'ANSSI.
Un réel problème pour la sécurité, mais aussi un réel manque de coopération. D'ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a joué la carte du planning chargé pour justifier son choix. "Il n’a pas eu le temps de le donner entre deux voyages à l’étranger mais une saisine de l’Anssi a bien été réalisée avec des échanges en cours.", peut-on lire dans un article du Parisien, qui relate les propos d'un proche du ministre.
La cible, ce ne serait pas son smartphone ministériel, sécurisé, sous Android et de marque Samsung, où il utilise l'application Olvid pour échanger avec les équipes du Quai d'Orsay. Pour échanger avec les dirigeants étrangers, il utilise un autre smartphone, moins sécurisé, et sur lequel l'application Signal est installée. C'est cet appareil qui a été ciblé.
Il y a encore de sérieuses zones d'ombre dans cette histoire.