L’Europe veut surveiller les messageries sécurisées : Signal fait part de son mécontentement !
Pouvons-nous dire adieu au chiffrement de bout en bout en Europe ? La question mérite d'être posée puisque le Conseil de l'Union Européenne voudrait surveiller nos conversations, dans le cadre d'un projet surnommé Chat Control par certaines personnes. La présidente de Signal a fait connaître son mécontentement.
Dans le courant de la semaine, le Conseil de l'Union Européenne doit modifier la réglementation visant à lutter contre les abus sexuels sur les enfants. Pour cela, les autorités aimeraient que les fournisseurs d'outils de communication fassent le nécessaire pour détecter les contenus pédopornographiques et les contenus illicites. Une première version de ce texte avait été présentée en mai 2022. Ce jeudi 21 juin 2024, la version finale de ce texte doit être présentée et approuvée.
Les applications telles que WhatsApp, Signal et Telegram intègrent du chiffrement de bout en bout (E2EE - End to End Encryption) qui est là pour assurer la sécurité des échanges, mais aussi assurer la confidentialité des conversations. Cette sécurité est là pour garantir la protection de la vie privée des utilisateurs. Ce qu'aimerait l'UE, c'est qu'une vulnérabilité soit introduite volontairement pour permettre la possibilité d'accéder au contenu des conversations privées.
La Présidente de Signal, Meredith Whittaker, a fait part de son mécontentement dans un nouveau communiqué : "Il est impossible de mettre en œuvre de telles propositions dans le contexte des communications chiffrées de bout en bout sans compromettre fondamentalement le chiffrement et créer une vulnérabilité dangereuse dans l'infrastructure de base qui aurait des répercussions mondiales bien au-delà de l'Europe."
Meredith Whittaker semble très remontée contre l'UE et cette envie de surveiller les conversations des utilisateurs. Ce qui est certain, c'est qu'elle ne se laissera pas faire et qu'elle compte bien défendre l'intérêt du chiffrement bout en bout, au nom de la défense de la vie privée des utilisateurs.
"Nous pouvons appeler cela une porte dérobée, une porte d'entrée ou la "modération du téléchargement". Mais quel que soit le nom qu'on lui donne, chacune de ces approches crée une vulnérabilité qui peut être exploitée par des pirates informatiques et des États-nations hostiles, en supprimant la protection des mathématiques inviolables et en la remplaçant par une vulnérabilité importante.", peut-on lire. Il est clair que cela ouvre la porte à la surveillance de masse.
Les solutions suisses Proton et Threema fustigent également et sont totalement contre l'idée proposée par l'UE.
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