DSI : A quel moment dire non ?
Que se passe-t-il quand un DSI dit « NON » suite à une demande d'une autre direction voire de la Direction Générale ? A l'heure où tout le monde se questionne sur le rôle de la DSI, sur son soi-disant « pouvoir » ou tout simplement sur son avenir, le DSI peut-il dire encore « NON » ?
S'il y a bien un métier où le paysage s'est complètement bouleversé dans les quinze dernières années, c'est bien le métier du DSI non ? On ne peut pas en dire autant du DAF, du DRH, du Directeur de Production ou bien encore du Directeur Commercial, quoique ce dernier, s'il officie dans le domaine du « B to C » (en clair s'il vend ses produits et services aux particuliers) a vu également son domaine bouleversé par le boum du commerce électronique.
Mais pourquoi s'acharner contre le DSI ? Sous prétexte que le fait de disposer et de maîtriser l'utilisation d'une tablette transforme n'importe quel individu en expert du Système d'Information ? Sous prétexte que l'on peut acheter un service informatique en dehors de l'entreprise d'un simple clic de souris et sans en parler au DSI ?
Pour certaines entreprises, la réponse est « OUI », la consumérisation et la démocratisation de l'informatique a atteint un tel niveau que le DSI n'est plus nécessaire à leurs yeux. Pour d'autres, le système d'information apporte de la valeur aux services et aux produits vendus par leurs entreprises le maintien du DSI est donc souhaité et pour d'autres encore le système d'information est lui même au cœur des produits et services vendus et là, la question de son existence ne se pose même pas...enfin...elle ne devrait pas !
Néanmoins, quelque soit le cas de figure, le DSI, s'il existe encore...doit savoir dire « NON » à certaines pratiques ou à certaines demandes s'il se sent un tantinet « responsable » et s'il estime qu'il a un véritable rôle à jouer au sein de son entreprise.
Pour ma part, je dis « NON » à la mise en place d'un « service » ou d'un « matériel » qui échapperait à tout contrôle de la DSI ou que la DSI ne serait pas maintenir dans le temps ou à des coûts raisonnables. Je dis « NON » également à tout détournement d'un « service », c'est à dire à l'utilisation d'une application faite pour une tâche X et détournée pour une tâche Y. Enfin, je dis « NON » à tout achat, sans mon aval, de services ou de biens dans les domaines du « numérique ».
Pourquoi ?
Bien qu'il m'arrive de bricoler chez moi avec un pinceau ou une perceuse, il ne me viendrait pas à l'idée de repeindre mon bureau ou bien d'en changer l'éclairage, il y a un service pour cela...un responsable...un professionnel de ce corps de métier...
Bien que je connaisse une personne sans emploi actuellement et qui pourrait parfaitement remplacer notre comptable qui part à la retraite, je ne me permettrai pas de l'embaucher...ce n'est pas mon rôle... Au mieux, je peux soumettre l'idée de l'embaucher...
Bref, que du bon sens non ?
Alors, face à ces « attaques » de toutes parts, le meilleur moyen de clouer le « bec » à tous ceux qui souhaiteraient la mort du DSI consiste à les devancer en proposant vous-mêmes de nouveaux services, de nouveaux outils et même si vous n'y voyez pas encore d'application concrète au sein de votre entreprise... J'ai été le premier à acheter une tablette quand les premiers modèles sont sortis et je l'ai présentée au comité de direction en expliquant son fonctionnement et ce à quoi cela sert ou pourrait servir … J'ai fait exactement la même chose pour Twitter et Facebook A ce jour, la tablette n'a pas trouvé d'application au sein de l'entreprise, ni Facebook, ni Twitter, mais le jour où cela viendra, je serai forcément la meilleure personne pour être en charge de cela ...
Vous ne vous intéressez pas aux tablettes, ni aux smartphones et encore moins aux réseaux sociaux alors là il est peut-être temps de vous poser la question sur votre avenir...car même si vous n'êtes pas utilisateur de telle ou telle technologie il est de votre devoir d'en connaître leurs applications éventuelles au sein de votre entreprise et leur fonctionnement !
Alors, le DSI peut-il encore dire « NON » ? La réponse est « OUI » parce qu'il connaît son métier et qu'il ne prend pas un malin plaisir à dire « non »... et les directions générales devraient plutôt s'inquiéter des «ogres» qui kidnappent leurs données (Google, Amazon, Microsoft...) contre une rançon qui s’avérera de plus en plus incompatible avec les marges dégagées par leur propre business.
Et encore, maintenant les société, maintenant font exclusivement appel a des prestataires qui au final ferra disparaître des DSI qui faisait très bien leurs boulots.