Connectique : pourquoi l’USB Type-C va tout changer ?
Porté par les systèmes d’exploitation les plus récents (Windows 10 et Android Marshmallow en tête), l’USB Type-C est en train de se généraliser. En 2016, il sera vraisemblablement implémenté dans la plupart des ordinateurs commercialisés et dans de très nombreux smartphones. Ce nouveau connecteur a connu ses premières heures de gloire grâce à son format réversible mais c’est loin d’être sa seule qualité. Ses spécifications techniques en font un candidat idéal pour devenir le port universel, Graal dont l’industrie des hautes technologies est en quête depuis des années.
L’USB Type-C comporte plus de « contacts » que ses prédécesseurs (Type-A et Type-B). Ces broches supplémentaires, apportent une innovation majeure : « l'alternate mode » qui permet de réattribuer les broches des quatre canaux d'un connecteur pour établir toutes sortes de liaisons. L’USB type-C est en effet réversible et peut transporter indifféremment des données, de la vidéo ou du courant !
Ce n’est pas la première fois que les ténors de l’informatique et de l’électronique mondiale tentent de s’accorder sur un standard de ce genre. L’USB Type A et B ou plus récemment le Thunderbolt, se sont déjà essayés à l’exercice avec un succès certain mais partiel.
Qu’est-ce qui permet de penser que l’USB Type-C fera mieux ?
Il règle un casse-tête pour les entreprises
Lorsque l’on pense à ce qui distingue un ordinateur portable professionnel d’un modèle pour le grand public, les caractéristiques qui viennent le plus souvent à l’esprit sont la robustesse, les fonctions d’administration avancées, le support technique supérieur et la sécurité renforcée. On oublie trop souvent un casse-tête bien connu des administrateurs de parcs informatiques : le réplicateur de port.
En entreprise, il se vend presque autant d’ordinateurs portables que de stations d’accueils et pourtant aucun standard n’a jamais vraiment émergé. Pire, ils ont tendance à changer souvent de format et de couverture fonctionnelle au gré des constructeurs et des générations. Sur les 8 années écoulées HP en a changé 5 fois, Lenovo 6 fois et Toshiba 8 fois ! Dell, plus raisonnable, a préféré conserver un seul modèle sur cette période pour offrir la rétrocompatibilité à ses clients.
Pour ce type d’équipements, l’USB Type-C c’est la promesse de beaucoup moins de complexité. Adieu les dockings qui occupent tout le bureau, adieu la gestion fastidieuse d’un parc hétéroclite de plusieurs générations et adieu les soucis de compatibilité. A terme, l’USB Type-C va devenir le nirvana de l’administrateur de parc informatique en permettant des réplicateurs de ports de nouvelle génération, compacts, compatibles avec l’ensemble de la flotte et avec tous les PC portables sous sa gouverne. Mais surtout, l’USB Type-C ira encore plus loin en effaçant la différence principale entre équipements professionnels et grand public en rendant ces derniers également compatibles avec les réplicateurs de ports. Cette nouvelle norme va faire tomber un mur vieux de 25 ans et ouvrant grand la porte à la consumérisation. Les dernières annonces-produit avec la nouvelle vague de plateformes basées sur Skylake confirment cette tendance et l’USB Type-C va rapidement s’étendre à toutes les offres produit professionnelles et grand public.
Il est robuste
On l’a dit, l’USB Type-C est réversible, il peut être branché dans les deux sens. Cela peut paraître dérisoire mais cela rend son utilisation beaucoup plus aisée et beaucoup moins frustrante, particulièrement dans des scénarios d’utilisation mobile qui supposent de nombreux branchements / débranchements quotidiens. Il est également très robuste. Sa conception le rend plus solide et sa réversibilité empêche les détériorations ou les destructions pures et simple liées aux branchements inadéquats. Pour ces raisons, il est doté d’un cycle de vie bien supérieur et est largement capable de supporter la fréquence d’utilisation que supposent les usages modernes et l’accroissement de la mobilité.
Il est extrêmement versatile
Contrairement à ce que suppose son appellation, il est capable de véhiculer quasiment n’importe quel signal depuis et vers la machine hôte. Pour ne citer que les plus modernes : USB 1.1, 2.0, 3.0, 3.1, Display Port, Ethernet, MHL et Thunderbolt sont intégralement compatibles avec ce format. A lui tout seul, il peut servir d’interface pour le réseau, l’affichage et l’échange de données. Mais ce n’est pas tout. L’USB Type-C est également capable de servir de port d’alimentation (jusqu’à 100W) et là aussi il est « réversible ». En théorie il permet l’échange de charge entre deux appareils, comme par exemple entre une tablette et son clavier portable ou un smartphone et son casque à réduction de bruit active. A lui seul il pourrait bien représenter le standard de facto pour l’alimentation de toute une nouvelle génération d’appareil et la liste des protocoles qu’il peut transporter ne fait que s’allonger.
Il atténue encore les frontières entre smartphone, tablette et ordinateurs
S’il y a un marché dans lequel quelques millimètres et quelques grammes font la différence, c’est celui des terminaux mobiles. Malgré tout l’intérêt qu’il représente pour l’utilisateur, difficile d’intégrer un port de Type B dans un terminal de quelques millimètres sans sérieusement entacher son design. Les alternatives mini et micro USB entendaient résoudre ce problème mais au prix d’une robustesse et de spécifications techniques revue à la baisse. Avec seulement 2,6 millimètre d’épaisseur, l'USB C offre un encombrement minimal et se prête à la conception d’appareils ultrafins. Il propose le meilleur des deux mondes. Non seulement il apporte des caractéristiques supérieures dans un format réduit, mais il ouvre la voie à une utilisation des smartphones comme ordinateur d’appoint. Microsoft l’a déjà démontré en présentant une version de Windows 10 « light » mais très capable, tournant sur un smartphone Lumia relié à un écran, un clavier et une souris, via un Display Dock et son port USB Type-C. Cet apport technologique dans un marché qui écoule des millions d’unités participera nécessairement au succès de ce standard.
Aujourd’hui l’USB Type-C est encore en pleine progression et un peu de veille technologique sur le sujet s’impose pour les décideurs de l’IT, car les possibilités et les scénarios d’utilisation qu’il offre vont se multiplier. Il va faciliter l’entrée et l’intégration de terminaux plus exotiques dans l’entreprise. Rien n’empêchera alors une tablette Windows & Atom à 250€ de devenir un vrai poste de travail puisque désormais elle se connectera en un clic à son écran, clavier, souris, réseau etc. Rien n’empêchera un UltrabookTM consumer doté en plus du nouveau port Type C d’une bonne formule de support sur site, de se positionner en challenger légitime face aux gammes professionnelles que choisissent habituellement les entreprises. Cette nouvelle norme va accélérer la transformation du poste de travail et multiplier les options pour faire face aux attentes de plus en plus pressantes des collaborateurs en manque de flexibilité du coté de leur outil de travail.
L’USB Type-C pourrait bien donner raison aux apôtres du ‘One Size Fits All’.
Article rédigé par Alexandre Ferraz – Field Marketing Manager End User chez Dell France