25/03/2025

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Activepieces et Automatisch : les alternatives open source à Zapier que vous devez connaître !

I. Présentation

Dans l'univers des solutions d'automatisation, Zapier est l'une des plateformes les plus populaires. Cependant, pour ceux qui recherchent une alternative open-source, Automatisch et Activepieces se présentent comme des options intéressantes. Au même titre que Zapier, ces outils permettent de créer des workflows automatisés entre différentes applications, tout en offrant un contrôle total sur l'infrastructure et la gestion des données dans le cas où la solution est auto-hébergée.

Zapier, est un service en mode SaaS, est proposé sous la forme de plusieurs abonnements. Il y a notamment une version gratuite, limitée à 100 tâches par mois, et des versions payantes où il est possible de bénéficier de fonctionnalités supplémentaires. L'abonnement payant donne aussi accès aux webhooks : ce qui permet à une application externe de déclencher un workflow d'un simple appel sur une URL, tout en ayant la possibilité d'indiquer de pousser des informations.

Découvrez ce tutoriel au format vidéo :

II. Automatisch et Activepieces

Automatisch et Activepieces sont, en quelque sorte, en compétition dans le cadre de cet article puisqu'il s'agit de 2 alternatives open source à Zapier (et à Make). J'ai pris le temps de tester les deux solutions, justement dans l'objectif d'auto-héberger une solution de workflows et de ne plus être bridé par les limites de la version gratuite de Zapier.

Automatisch, qui se présente directement comme une alternative open source à Zapier (c'est écrit sur la page d'accueil de leur site), est disponible sous la forme d'une version communautaire entièrement gratuite. Connexions illimitées, workflows illimités et tâches illimitées, le tout sur votre propre serveur et avec une prise en charge des webhooks. Une version payante est également proposée à 20 euros par mois et par utilisateur, en tant que service SaaS et limitée à 10 000 tâches par mois.

Activepieces, est également une alternative à Zapier, et donc aussi à Automatisch. Une version gratuite, accessible en tant que service SaaS, est disponible avec quelques limites, dont 1 000 tâches par mois (soit 10 fois plus que la version gratuite de Zapier). Si vous l'auto-hébergez, vous bénéficiez des mêmes avantages qu'avec Automatisch : tout est illimité, à l'exception de la gestion des projets (1 seul projet).

Il est important de noter qu'Activepieces combine une base de code open source accessible à tous, dans l'esprit d'un logiciel communautaire et des options commerciales pour des fonctionnalités avancées (gestion de rôles, multi-projets, etc.). Cette solution suit le modèle open core. Cela signifie que le cœur du logiciel est open source, mais certaines fonctionnalités avancées sont sous licence commerciale.

À l'heure actuelle, Activepieces me semble plus aboutie qu'Automatisch, notamment avec une interface plus complète et plus proche de celle de Zapier. Ce qui fait la différence également, à mon sens, c'est la liste des applications prises en charge. Cela représente toutes les connexions possibles avec des services externes.

Sur ce point, il y a beaucoup plus de possibilités avec Activepieces (259 intégrations), en comparaison d'Automatisch (61 intégrations). C'est une différence notable : donc, en fonction de vos besoins, cela pourrait vous orienter directement vers l'une ou l'autre des solutions. À rappeler aussi que Zapier revendique plus de 7 000 intégrations, à titre de comparaison.

Certaines peuvent être compensées par le système de Webhook : ce n'est pas l'outil de workflow qui va chercher l'information, mais l'outil qui contient la donnée qui va la pousser. Par exemple, Zapier prend en charge Inoreader, contrairement à Activepieces et Automatisch. Néanmoins, grâce à l'utilisation d'un webhook, il est possible d'interconnecter ces deux services.

Parmi les applications supportées par les deux applications, nous pouvons citer : DeepL, Discord, Dropbox, GitHub, Google Drive, Google Forms, Mailchimp, OpenAI, Reddit, Hubspot ou encore WordPress. En complément, Activepieces présente l'avantage de prendre en charge Azure OpenAI, Metabase, Confluence et même DeepSeek !

Le fait qu'Activepieces semble avoir un temps d'avance sur Automatisch m'a poussé à vous présenter plus en détail cette solution dans la suite de cet article.

III. Envie de tester Automatisch ?

Néanmoins, pour ceux qui voudraient se faire leur propre idée, sachez que c'est possible facilement. Quelques commandes suffisent pour déployer Automatisch dans un conteneur Docker. Sur une machine équipée de Docker et Git, vous pouvez exécuter ces commandes :

cd /opt/docker-compose/
git clone https://github.com/automatisch/automatisch.git

Placez-vous dans le répertoire obtenu :

cd automatisch

Modifiez le fichier docker-compose.yml situé dans ce dossier pour modifier la directive HOST=192.168.10.200 dans le but de préciser l'adresse IP de votre serveur. Sinon, certaines connexions applicatives ne fonctionneront pas.

Puis, lancez la création des conteneurs avec cette commande :

docker compose up -d

Voilà, l'application va désormais tourner en arrière-plan. Quatre conteneurs différents sont associés à son exécution :

automatisch-worker
automatisch-main
automatisch-postgres
automatisch-redis

À partir de votre navigateur, vous pouvez accéder à l'application via l'adresse suivante, en remplaçant par l'adresse IP de votre hôte.

  • http://192.168.10.200:3000

Pour la première connexion, vous devez utiliser l'identifiant user@automatisch.io et le mot de passe sample. Ensuite, la première chose que vous devez faire, c'est bien entendu de personnaliser ce compte, notamment le mot de passe, pour sécuriser l'application.

Je vous laisse le soin d'explorer l'interface de l'application pour effectuer une prise en main plus complète. La suite de cet article sera consacrée à Activepieces.

IV. Prise en main d'Activepieces

Dans cet article, nous verrons comment installer Activepieces à l'aide de Docker, ce dernier ayant déjà été installé sur la machine destinée à héberger les conteneurs de l'application. Si vous souhaitez l'exécuter sur un NAS Synology, consultez ce tutoriel :

A. Installer Activepieces avec Docker

L'installation d'Activepieces à partir de Docker Compose est relativement simple. Vous devez cloner le projet sur votre machine, puis vous rendre dans le répertoire obtenu. Ce qui donne les commandes suivantes :

git clone https://github.com/activepieces/activepieces.git
cd activepieces

Vous devez ensuite exécuter le script deploy.sh. Il a pour objectif de générer des mots de passe aléatoires et une clé de chiffrement pour l'application. Ces informations seront stockées dans le fichier .env disponible à la racine du projet. Par exemple, il va exécuter la commande openssl rand -hex 64 pour générer une nouvelle clé d'API.

sh tools/deploy.sh

Je vous invite d'ailleurs à modifier le fichier .env qui contient les variables d'environnement et les mots de passe générés aléatoirement.

nano activepieces/.env

Dans ce fichier, vous devez modifier la ligne suivante :

AP_FRONTEND_URL=http://localhost:8080

L'idéal étant de préciser l'URL publique de votre instance Activepieces, que vous pouvez publier avec un reverse proxy. C'est indispensable pour que la fonction de Webhook soit opérationnelle puisque c'est le service externe qui doit se connecter à Activepieces (et non l'inverse).

Quand c'est tout bon, enregistrez le fichier et lancez la mise en route du projet :

docker compose -p activepieces up

Patientez le temps du téléchargement des images Docker et de la construction des conteneurs. Il y a 3 conteneurs différents pour ce projet : Activepieces, Redis et PostgreSQL.

B. Découverte de l'interface

Suite au déploiement de l'application, celle-ci est accessible sur le port 8080 de votre hôte. En principe, vous devriez pouvoir vous y connecter en saisissant l'adresse définie en tant que AP_FRONTEND_URL. La première chose à effectuer, c'est de créer un compte administrateur grâce au formulaire qui s'affiche à l'écran.

Bienvenue sur l'interface d'Activepieces !

Celle-ci est organisée de la façon suivante :

  • Le menu latéral sur la gauche permet de basculer entre les différentes sections. Il y en a trois que vous allez visiter régulièrement.
    • Process : vos workflows, organisés par dossier, avec leur état.
    • Exécutions : l'historique des exécutions de tous vos workflows.
    • Connexions : la liste de vos connexions vers des services externes.
  • La partie centrale offre une vue globale en fonction de la section dans laquelle vous êtes actuellement.
  • Le bouton "Administrateur de la plateforme" situé en haut à droite sert à configurer l'application. Vous devez notamment passer par cette section pour créer d'autres comptes utilisateurs.

Dans Activepieces, chaque application est considérée comme une Pièce. Il y a des pièces génériques pour créer des formulaires, lire des fichiers et aussi pour solliciter l'IA. Dans ce cas, il convient de se connecter à un service externe, comme l'API d'OpenAI (ChatGPT). Bien entendu, cela engendre des coûts que vous devez assumer... Puisque ces API ne sont pas gratuites.

C. Créer son premier workflow

Nous allons apprendre à créer un premier workflow très simple : quand un nouvel article apparaît dans le flux RSS du site IT-Connect, le publier sur le serveur Discord dans un canal spécifique.

Pour créer un premier workflow, cliquez simplement sur "New Flow" dans la section Process. Choisissez "From scratch" pour partir de zéro. Il y a quelques modèles accessibles dans la librairie, mais ils sont globalement liés à l'IA.

Vous arrivez sur une interface similaire à celle ci-dessous. Remarquez deux boutons intéressants dans le haut : "Exécutions" pour accéder à l'historique des exécutions de ce workflow, et "Versions", pour parcourir l'historique des versions (pratique pour revenir en arrière).

La première chose à faire, c'est de choisir un "Trigger" c'est-à-dire un déclencheur. Qu'est-ce qui va déclencher l'exécution de ce workflow : l'arrivée d'un e-mail ? Une nouvelle entrée dans un flux RSS ? Une nouvelle entrée dans Notion ? L'appel sur un Webhook ? À vous de choisir. Vous pouvez aussi choisir de répéter l'action toutes les X minutes, heures, jours ou semaines.

Recherchez "rss" afin de faire apparaître la pièce "RSS Feed" et de cliquer sur "New Item in Feed".

Après avoir sélectionné le déclencheur (1), un panneau latéral permettant de le configurer s'affiche sur la droite. Vous pouvez commencer par le renommer afin de personnaliser le workflow et faciliter sa compréhension (2). Ensuite, vous devez spécifier l'URL du flux RSS (3).

Quand vous êtes sur un champ de personnalisation d'un déclencheur ou d'une action, vous avez le sélecteur de données qui apparaît (4) : il vous permet de récupérer des données obtenues par une action précédente. Ici, c'est la première action du workflow, donc c'est normal qu'elle soit vide.

Une fois la pièce personnalisée, il est nécessaire de la tester via le bouton prévu à cet effet (5). Le résultat obtenu s'affichera juste en dessous (6). C'est indispensable de tester chaque étape pour avancer dans la construction du workflow, sinon Activepieces vous bloquera. Ici, nous obtenons bien le contenu du flux RSS IT-Connect.

Vous devez ensuite ajouter une première action. Recherchez "Discord" dans la liste. Les actions disponibles pour ce service seront proposées : envoyer un message avec un Bot Discord (qu'il faudra déclarer en amont et autoriser sur votre serveur), déclencher un Webhook, ajouter un rôle à un membre, etc... De nombreuses actions sont disponibles et il est même possible d'effectuer un appel API personnalisé (utile pour poster dans un forum Discord).

Ici, nous sélectionnerons l'action "Send Message with Bot". Le panneau latéral, situé sur la droite, requiert une connexion à Discord. C'est une étape nécessaire pour se connecter au serveur Discord en question. Activepieces peut nous guider, de façon plus ou moins précise, sur les étapes à réaliser. Par exemple, pour lire les informations sur un Google Drive, il sera nécessaire de se connecter avec un compte Google.

Lorsque la connexion à Discord est établie, cela permet de choisir le canal dans lequel distribuer le message, puis définir le message en lui-même. Ici, il sera intéressant de voir que nous pouvons sélectionner des données depuis le sélecteur : le titre, la description, le lien, etc... Ce sont les informations obtenues à partir du flux RSS. Considérez ces données comme des variables dynamiques.

Voici un exemple de message avec du texte statique et l'utilisation de certaines variables. Certains codes émojis comme :star: ont aussi été intégrés.

Quand tout est terminé, il convient alors de tester cette étape. Le workflow, très basique, basé sur 2 étapes, mais bien utile, peut être testé en intégralité via le bouton "Tester le process" présent tout en haut. Si c'est tout bon, il n'y a plus qu'à le publier !

Désormais, lorsqu'un nouvel article est publié sur IT-Connect, un nouveau message similaire à celui présenté ci-dessous est diffusé sur le Discord. Sympa, non ?

Il serait tout à fait possible d'ajouter d'autres étapes à ce workflow pour diffuser également le contenu sur les réseaux sociaux grâce à des étapes supplémentaires.

Ci-dessous, un autre exemple de workflow que j'utilise pour pousser des articles sur le Discord IT-Connect dans le cadre de ma veille. Les articles que je sélectionne dans mon gestionnaire de flux RSS sont envoyés à Activepieces via un webhook. Il y a ensuite l'utilisation de l'IA (via Azure) pour générer un résumé de l'article et une traduction éventuelle du titre (si l'article d'origine est en anglais). Un message est ensuite posté sur le Discord avec le titre, le résumé et le lien vers l'article complet.

Dans la section "Exécutions", vous pouvez suivre l'exécution de chaque workflow. S'il y a une erreur, vous pouvez cliquer sur la tâche pour en savoir plus et identifier précisément l'erreur. Vous pouvez rectifier votre workflow et ensuite le relancer via la nouvelle version grâce à l'action "Retry on latest version".

V. Conclusion

Les applications comme Zapier, Automatisch et Activepieces ouvrent des perspectives très intéressantes pour automatiser certaines actions. L'idée étant de gagner quelques minutes à chaque fois en automatisant quelques actions. À la fin de la semaine, cela vous évite d'effectuer manuellement certaines tâches chronophages et qui n'ont pas une grosse valeur ajoutée. Vous pouvez donc gagner en efficacité.

Désormais, vous avez un bon aperçu de ce qu'il est possible de faire avec la version gratuite et open source d'Activepieces.

Que pensez-vous de ces outils ?

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Florian BURNEL Co-founder of IT-Connect
Ingénieur système et réseau, cofondateur d'IT-Connect et Microsoft MVP "Cloud and Datacenter Management". Je souhaite partager mon expérience et mes découvertes au travers de mes articles. Généraliste avec une attirance particulière pour les solutions Microsoft et le scripting. Bonne lecture.
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3 commentaires sur “Activepieces et Automatisch : les alternatives open source à Zapier que vous devez connaître !

  • Merci pour cette article.
    J’utilise N8N en docker depuis plusieurs années et il marche bien pour mes besoins.
    Y a t’il une raison pour changer pour une de ces solutions?

    Répondre
    • J’ai commencé à faire mes débuts avec n8n, et le principal reproche que je peux lui faire, c’est qu’il est payant ( 😉 mode rat activé )

      Répondre
      • Je l’ai dans un container docker et pour le moment je n’ai jamais rien eu à payer.

        Répondre

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